A
l'origine, c'est à dire au 18ème siècle, deux exploitations se font
face,
séparées par une cour avec un puits à usage commun.
Christophe
Thivel, père de Marie Thivel, future épouse d'Antoine-Marie Reverdy,
achète ces bâtiments, l'un en 1811 à André Lepin, l'autre en 1815 et
1816 à Aimé Devaux et Bonaventure Jacquemetton. Il les utilise pour
entreposer du matériel et y héberger ses moutons. Il n'en jouira pas
puisqu'il meurt le 6 juin 1816.
Son
gendre, Antoine-Marie Reverdy, d'une famille de viticulteurs à
Bessenay, en devient propriétaire après son décès.
Il
entreprend des travaux importants dès 1820. Il a alors 26 ans et son
épouse Marie, 21 ans. Il réorganise les bâtiments suivant la mode de
l'époque. Il transforme en logis le bâtiment situé à l'est et en écurie
grange celui d'en face. Dorénavant, les hommes et les animaux ne seront
plus sous le même toit. Pour relier les deux constructions et fermer
ainsi la cour, il fait élever deux remises. Elles se présentent comme
juxtaposées aux anciens bâtiments et non d'un seul tenant comme les
constructions neuves du 19ème siècle.
Plusieurs
dates précisent la chronologie des travaux : celle de 1822 sur la
cheminée de la cuisine, de 1823 sur la clef de voute du porche, de 1834
sur le pressoir, de 1835 sur le puits. Les feuilles de contributions
foncières d'Antoine-Marie Reverdy nous apprennent qu'il est encore
imposé en 1928 pour 5 portes et fenêtres et en 1833 pour 10.
Sur le
cadastre parcellaire de la commune de Saint Julien sur Bibost, élaboré
en 1829, la ferme a été reproduite telle qu'elle se présente
aujourd'hui.
23 hectares
constituent la propriété d'Antoine-Marie Reverdy en 1829, ce qui la
place au huitième rang communal. A St Julien sur Bibost, la propriété
moyenne s'élève à 3,6 hectares. 47 % sont en terres labourables, 19 %
en
prés, 7% en vignes et 25 % en bois. Les parcelles sont dispersées.
Antoine-Marie Reverdy, comme tous les agriculteurs de son époque,
pratique la polyculture. Si les bâtiments de la ferme sont bien adaptés
à ce type d'agriculture, ils sont presque démesurés par rapport aux
revenus de sa propriété, 166,91 francs, qui vont augmenter, puisqu'il
est propriétaire en 1850 de 40 hectares et gagne 372,18 francs. Ce
n'est donc
pas seulement le critère de l'activité agricole qui motive
Antoine-Marie Reverdy pour une telle construction, mais plutôt celui du
statut social. La ferme Reverdy s'impose en effet dans le paysage, elle
marque ses habitants qui peuvent dorénavant être dénommés propriétaires
dans tous les actes notariés et d'état civil.
La
ferme a
été occupée pendant quatre générations par les Reverdy. Le dernier,
Adrien, est décédé en 1987. Il l'a léguée à des associations
caritatives qui l'ont vendue à une SCI, actuellement propriétaire.
Celle-ci remet la ferme dans son
état d'origine. Vous pouvez consulter les photos
du chantier de restauration de la toiture en 2009.
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